3 décembre 2015 Rachel Saddedine

“Oh, elle a un beau visage, mais elle serait encore plus belle, si…”

“Oh, elle a un beau visage, mais elle serait encore plus belle, si…”

Sans doute la phrase la plus traumatisante de mon enfance. Tout ce qui commence en ayant un faux air de compliment, et qui se finit en eau de boudin. C’est le cas de le dire. Le boudin c’était moi. Les conseils inappropriés des quasi-inconnus croisés au choix au rayon biscuit du supermarché, ou dans la rue, au café, avec maman, sur ce que je devrais manger ou non.

Ca a commencé très tôt, et les oncles et tantes ne m’ont jamais épargnés, un cocon d’anti-tendresse, comme si ma position d’enfant m’avait subitement bloqué l’”ouïe”.

Je jouais à la poupée, je dessinais des princesse, je me déguisais, et je sentais le regard oppressant de ma tante faux sosie raté de Claire Chazal, me reluquer de haut en bas, définissant à la louche de combien de kilos je m’étais délestée ou au contraire si j’avais pris dans le cul, à 7 ans.  Elle me comparait à ma cousine si “fine” et aussi brune que j’étais blanche et jouflue.

Autant dire que les “caleçons” ( tu sais l’ancêtre du legging, des années 80-90 ) ne m’ont pas épargnés stylistiquement parlant. Et alors on me servait moins des frites que les parents tout mince, étaient joyeusement allé chercher à la baraque à frites pour manger chez mamie.

Le physique comme seul argument de réussite sociale recevable dans la vie? Les actrices jugées sur leur physique, sur leur cul, jamais sur leur jeux, une opinion de ce qui se fait, se porte, ou non: la vision étroite de provinciaux étouffés par leur jalousie devant leur télévision.

A l’école, j’avais des pommes au goûter, j’étais l’une des seules, et des réflexions quand je disais souffrir d’un genou en cours de sport, c’est d’ailleurs après plusieurs entorses, plusieurs atèles, des dizaines d’heures de kiné, et plusieurs spécialistes, que le “sur-poids” et ma pseudo-fainéantise ne sont pas apparu comme la cause de ce mal.

 

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Pourtant j’ai fait 6 ans de Handball, de gymnastique et j’adorais ça, vraiment. Mais on avait la mémoire sélective puisque j’étais soit disant « grosse ».

Je me rappelle le traumatisme de la balance. Quand ma mère, diabolique, me forçait à me mettre en culotte dans la salle de bain, et me pesait devant tout le monde, en criant bien fort dans l’appartement mon poids, comme si j’avais fait quelque chose de mal, et que je ne méritais rien. Et je pleurais.

D’ailleurs elle me prévenait “les garçons ils n’aiment pas les grosses, tu veux pas finir toute seule, hein?” Quand elle était persuadé que je mangeais dans son dos, alors que je le clame haut et fort toute adulte que je suis, que NON, elle devenait traqueuse, vicieuse, elle fouillait ma chambre, me punissait, même sans preuve.

J’ai peut être eu à force de savoir que le gâteau au chocolat ne serait pas pour moi, des envies de sucrés impulsive, au cours de ma pré-adolescence quand enfin on me laissait tranquille, mais ce furent les conséquences de la privation, et aujourd’hui ca n’existe plus.

Leurs privations, leurs reflexions, m’ont amenés à me définir en fonction de ce que j’allais avoir le droit de manger, et en fonction de ce qu’il voyait chez moi. Je ne me rappelle pas de repas d’enfant heureuse, sans pression, chez elle. On découvrait de nouveaux régimes qu’on m’imposait : la soupe au choux, le Dukan, l’hypocalorique, les compléments alimentaire… et du haut de son mètre 70, de ses 56 kilos, et de son 90C, ma mère continuait à se trouver grosse, à pleurer le “plis” de son ventre, qu’elle n’avait pas “avant”, à tester toutes les crèmes anti-cellulite, et à me regarder comme un monstre.

A 15 ans, j’ai commencé à plaire. Je ne me souviens pas exactement comment j’étais foutue, je crois que je faisais un 42, je me rappelle pas avoir fait une plus petite taille une fois adolescente, et que je mesurais déjà bien 1M70. J’ai roulé des pelles au bord de la piscine en Tunisie, avec beaucoup trop de garçons mignon.

Tout ses arguments ne tenaient plus, j’étais en maillot de bain, et je ne les avais pas effrayé. J’avais été moi-même. Je n’étais plus la meilleure amie de la plus belle fille du collège dont tout les garçons étaient amoureux. Je n’étais plus seulement ça. On riait, on dansait, on parlait de musique, beaucoup.

Je me suis émancipée, et je me suis construite autrement.

Les réflexions de la famille de maman continuaient, mais j’ai bientôt cessé de les voir, la distance géographique facilitait tout ça.

Je ne voyais malheureusement plus mon père et cette partie de cette famille que j’aimais et qui me laissait tranquille sur ces sujets, d’ailleurs quand je rentrais de weekend, j’avais le droit à des interrogatoires par maman, dont celui du menu, on me pesait, et on disait qu’ils étaient “irresponsable”. Irresponsable de me laisser être une enfant?

J’ai cherché à me libérer autrement. J’ai découvert la photographie, et j’ai commencé à alimenter un blog d’adolescente, où je me mettais en scène. Tandis que toujours on m’avait voulu les cheveux lisse, la peau bronzé et svelte, j’ai découvert une multitude de physique que j’avais envie de shooter, et j’ai posé moi aussi.

Ce que je croyais des défauts sont devenu des singularités.

J’ai compris que des hommes aimaient cette peau toute blanche, et les hanches épaisses qui l’accompagnaient. En tout cas, les hommes qui m’aimaient pour tout ce que l’on partagé, ne m’ont jamais demandé de changer. Je les remercie pour ça. Et en même temps, dois-je les remercier de ne pas porter de jugement, et d’aimer un ensemble, dans un corps?

Je me suis alimentée d’images, de musique, de livres, j’ai commencé à m’enivrer des plaisirs de la vie. J’ai vu des copines minces ne pas s’aimer, je leur disais qu’elles étaient belles, que tout ça étaient dans leurs têtes, et que personne n’avait le droit de leur dire comment être.

Bien des années plus tard, à 26 ans et des poussières, et avec un 46, j’ai envie de vous dire de vous aimer dans votre corps, dans votre coeur, j’ai envie de montrer que tout ces corps racontent qui vous êtes. Je suis fascinée par les poils, par les plis, par les cicatrices qui racontent des choses. Aimez-vous, encouragez-vous à vous réaliser, soyez libre, de l’amour de l’amour de l’amour, y’en a jamais assez.

Le mien sera toujours large, blanc, plantureux, et je porte les cicatrices de ce passé sur mes vergetures blanchies par le temps.

 Bien des années plus tard, je continue de poser et aujourd’hui je propose des looks un peu futile, car dans mon adolescence, j’ai beaucoup manqué d’exemple de femmes rondes qui s’aimaient et faisaient des choses, s’habillaient comme elle voulait, sans se soucier du regard oppressant des gens.

Je ne veux pas me contenter d’être un physique et je ne pourrais jamais n’être que ça, j’ai toujours besoin d’écrire, de chanter, de photographier d’autres gens, d’avoir des projets, et je n’exclue pas du tout les minces d’ailleurs dans ces projets. Je trouve que l’on manque cruellement de diversité mais pas de préjugé malheureusement. Je veux voir des rondes sexy à la TV, sans que ce ne soit une revendication, juste un état de fait.

Si des gens m’ont jugés, m’ont trouvé « narcissique » parce que je suis « différente » et que je fais comme si je ne l’étais pas, alors j’espère qu’ils auront « compris » des choses. Je suis comme vous, vous êtes comme moi, et je n’ai pas l’intention de me cacher, ni d’avoir honte. 

Vous likez des photos de mannequins, des selfies de gens minces, pourquoi ne les jugez-vous pas, elles?  Parce qu’elles sont politiquement correcte? Pourquoi une grosse n’a-t-elle pas le droit de poser?

J’aime les gens, les visages, leurs regards, raconter des histoires. J’ai bien conscience que je ne sauve pas le monde, mais la petite fille complexée que j’étais aurait vraiment aimé que ces femmes existent dans le paysage audio-visuel, pour donner tords à tout ces adultes sans tendresse ni bienveillance.

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Rachel Saddedine

RACHEL SADDEDINE Photographe de mode, portrait et beauté, depuis 10 ans. Je travaille en France, sur Lyon, Paris et partout où les projets me mènent. Je suis passionnée de mode éthique, de décoration, vintage, seconde main.

Comments (28)

  1. Olala mais tu étais tellement pipou quand tu étais petite :O

    C’est dur de lire tout ça, j’ai dû mal à imaginer comment on peut infliger ça à un enfant (même si je sais que ça existe). Evidemment c’est important de manger sainement mais c’est en se privant qu’on fini par craquer tu le dis très bien. Et puis imposer des régimes à un enfant… ça me donne des frissons ! Les régimes c’est le mal, alors pour un petit humain en pleine croissance je n’imagine même pas xD

    En tous cas, même si je ne t’ai toujours vue qu’en photo, je te trouve magnifaïque. J’espère que tu as des relations plus détendues avec ta famille maintenant aussi :/

    • ahah merci 🙂 Oui, avec le recul je ne me trouve pas si mal 🙂 Les régimes c’est vraiment le mal, je suis hyper d’accord avec ça, ce n’est pas éduquer, c’est même tout l’inverse!
      Merci pour tes commentaires récurrents 🙂 Après de très nombreuses tentatives, aujourd’hui je ne parle plus à ma mère, mais j’ai renoué avec mon père après 12 ans de silence… 🙂

  2. Armelle

    Et ben moi j’ai eu en plus une serrure sur le frigo et le placard à bombecs. Jusqu’au jour où on a eu un frigo neuf, fallait pas l’abîmer quand même…

    J’ai entendu des milliers de fois cette phrase aussi… j’étais très jolie, ma soeur moins mais fluette. Sur les photos de classe je n’étais pas grosse !

    Je pensais ma mère à un niveau pas mal, la tienne est pire. Ma fois moi j’avais que ma mère qui était dans ce mood là, le reste de la famille non. Malgrès tout les conséquences on été « pire » chez moi. Quand on est ado qu’on fait un 42 avec 1m58, qu’on a un look tout pourri et qu’on a la popularité de Steeve Urkle… on se moquait de moi à l’école. On appuie ou ça blesse même si c’est pas vrai. Et comme je chouinais c’était sûrement drôle…

    J’ai mangé en cachette. Trop. J’ai grossi. Beaucoup, un peu chaque année. J’ai perdu 12kilos avec Insudiet (tu l’as eu celui là ?) j’ai repris le double et j’ai arrêté avec ces conneries. J’ai quand même pas pris conscience du problème et de son ampleur, c’est venu plus tard avec la maturité et le gras… Quand on se pèse et qu’on voit 120 kilos, qu’on est essoufflée pour 3 marches ou un faux plat… j’ai choisi l’option radicale car je n’y arriverai pas seule. By Pass. Aujourd’hui je fais un 44 pour mes 40 ans.
    Ce poids de 72 kilos qui était difficile à vivre pour moi autrefois, à 18 ans est devenu un joli chiffre. Je me sens belle comme jamais. Je ferai même pas la chirurgie réparatrice du ventre (frousse 😉 ) et aussi ça me gêne pas, c’est à moi.
    Je suis encore considérée comme grosse pour certaines marques, le 44 chez Naf Naf c’est XXL je crois, et pire ailleurs, et je m’en fou ! Je m’en fou comme c’est pas permis. Je suis toujours grosse à l’intérieur de moi dans un coin de ma tête et je rêve de gammes de fringues du 38 au 60 !
    Je me vois plus mince que je suis, pourtant j’ai encore de quoi manger sur le dos et je voudrais pas être plus maigre, je me reconnaîtrais pas. Je suis devenue moi et j’aurais voulu ne pas perdre 20 ans avant de découvrir que oui j’étais déjà belle avant… mais dans les années 90, trouver un 46 sympa à la mode jeune et pas cher relevait du défi, je m’habillais parfois au rayon grossesse… Si j’avais eu le choix actuel en magasins je n’aurais peut être pas eu cette sensation d’être en marge et j’aurais trouvé mon équilibre. Industrie de la mode qui appuie là où ça fait mal, comme les gamins de l’école primaire…
    Aujourd’hui aussi on trouve des filles plus rondes dans les médias, pas beaucoup mais il y en a.
    A mon époque a part Sonia Dubois… celle qui a maigris plus tard mais qui n’a jamais été aussi triste. Sa façon de parler de son régime me déprimait. Elle est triste cette femme.

    Les choses ont changé et les filles comme toi font parti du changement.
    Tu est belle sans « mais » derrière 😉

    • Lorsque je regarde ces photos de classe, ou celles que j’ai publié, ou d’autres, je ne me trouve pas vraiment grosse non plus, plutôt charpenté avec une bouille… c’est le diktat du « 10 kilos de moins que sa taille » qui nous rends si malheureux. Lorsque je faisais 70kgs pour 1m70, je me trouvais mince,vraiment, alors que j’avais 10 kilos de trop,mais selon qui? selon des médecins? et c’était il y a longtemps.
      Le jour où j’ai vu 100 kilos, j’ai beaucoup pleuré, c’est la dernière fois que je me suis pesée. J’avais fait n’importe quoi avec mon corps, alors je me suis reprise en main, c’était il y a 4ans, et depuis je crois que j’ai du perdre 10 ou 15 kilos, je n’en sais rien, quand j’ai vu -8kgs j’ai arrêté de regarder.
      Aujourd’hui, je ne me pèse plus, je me regarde. Je mesure en cms aussi car je suis mannequin et que j’ai besoin de savoir, mais j’ai appris à m’en foutre. Si le tee-shirt me va mieux en Xl, et bien je le prends en XL! qu’est ce qu’on s’en fout au fond? c’est un chiffre! Ce qui compte pour moi, c’est d’être stable depuis plusieurs années, de manger à ma faim, après moi je mange bio, sans lactose, et sans gluten, mais j’ai retrouvé le plaisir de cuisiner des pancakes le dimanche matin à mon mec! Je ne veux pas être mince, mon corps me plait comme ça, je le dorlotte.

      C’est sur qu’il y a quelques années, il était bien difficle de s’habiller, pour mieux s’assumer, mais on commence à pouvoir, je bénis tout les jours ASOS d’exister, de trouver les bonnes coupes, et de me sentir normale, ça a participé à décomplexer! Mes amies sont souvent « choquée » de savoir que je ne fais pas les magasins, car je ne trouve jamais ma taille, elle ne me voit pas comme quelqu’un de différent, l’industrie est en train de s’y mettre, car le commerce par la culpabilisation ne doit pas fonctionner, que les rondes, grosses, peu importe, sont des acheteuses, et c’est bien 🙂 Bravo pour votre parcours en tout les cas, faire poser un Bypass est un acte courageux contrairement à ce que pense certains!

  3. Deedoo

    Quel beau texte.

    Contrairement à toi, j’étais maigre jusqu’à mes 20 ans, mais je ne peux m’empêcher de repenser à cette phrase que ma mère assénait tel un coup de couteau lors de mes goûters gargantuesques, que je n’ai jamais oublié et qui fait raisonnance en moi aujourd’hui : « Plus tard, tu seras bien charpentée ma fille » (sous entendue, bien enrobée…) J’imagine que ça ne partait pas d’un mauvais sentiment… Mais voilà, la « prophétie » s’est réalisée, je suis passée de 53 kg, taille 36-38 pour 1.70 m à +76 kg pour une taille 42-44. Je n’arrive pas à me plaire ainsi. Pourtant, mon mari, lui, il m’aime, mais moi, je ne m’accepte pas. Quand les autres me disent que je ne suis pas « si » grosse, j’ai l’impression qu’ils se foutent de moi, parce que eux, ils ne connaissent pas ce problème !
    Ton texte me redonne espoir qu’un jour je fasse fis de mes kilos et que je me sente belle. J’essaie les autoportraits également, la thérapie par la photo pour me redonner le goût de moi-même mais le chemin est encore long !

    • La thérapie par l’image c’est super, ça m’a beaucoup aidé! Je t’invite aussi à regarder du cotés du « burlesque », il y a des shows avec des femmes de toutes silhouettes, sexy, qui s’aime, qui joue des personnages, avec du deshabillage mais c’est très ludique, et c’est vraiment beaucoup de bonheur à voir! Je pense qu’avec tes mensurations tu es bien plus fine que moi, est ce que tu me trouves horrible?
      Ce ne sont que des chiffres, une femme belle c’est une femme qui s’assume, qui sourit, qui aime diner avec ses amis, et faire l’amour! c’est tout ce qui compte crois-moi!

  4. Mina

    Je suis venue là par hasard, par l’intermédiaire de Vincent qui a mis le lien sur son profil Facebook.
    J’ai une fille de 11 ans, mal dans sa peau, car elle ne rentre pas dans la « normalité ».
    J’ai conscience de la surveiller un peu plus que ses frères, et quand je lis votre texte, je m’en veux.

    Je lui dit souvent que c’est à elle de se gérer, que je ne peux pas être derrière elle sans arrêt, j’espère ne pas l’enfoncer quand je lui dit ça.

    J’aimerai tellement qu’elle soit à l’aise avec son corps, qu’elle emmerde les gamins qui lui disent qu’elle n’est pas dans « la norme ».

    Merci pour votre texte en tout cas, j’espère que ma fille se sentira aussi libre que vous dans quelques années…

    • Vous savez, je sais que c’est difficile d’être parent. Aujourd’hui, je n’accuse plus ma mère avec qui je n’ai plus de liens de toutes façons. Je vous dirais simplement : faites la faire des choses: du théâtre, de la danse, de la couture, du dessins, du sport si elle en a envie, peu importe! Mais ne la mettez pas au régime! impliquez là dans le bien être, dans la cuisine, parlez, éduquez, mais ne privez pas une enfant, impliquez là dans les choses qui la remplissent, dans son coeur et dans son corps, mais à la fois c’est à elle de se gérer, mais elle n’a que 11 ans, et à 11 ans, on est un enfant, naif et c’est bien! Valorisez la comme vous le pouvez, la santé oui, mais le régime c’est la pire chose pour reprendre du poids! Vraiment, ne faites pas de ça le plus important! Bon courage à vous! 🙂

  5. Amélie l

    L’histoire de ma vie..ton article m’a valu des larmes…merci pour ce moment littéral amicalement

  6. Je découvre votre article grâce au partage de Daria Marx et je l’en remercie ici. C’est un article très touchant, emprunt d’émotions qui tordent le bide. Comment finir par accepter son corps après ces années de contrôle ? Vous avez réussi à vous sortir de cette emprise alors bravo. Bravo et merci de rappeler que le corps ne doit pas être ce qui nous défini.

    • Bonjour Egalimère et merci pour ce commentaire qui me touche beaucoup 🙂
      Comment faire? Je pense qu’il faut chercher l’épanouissement ailleurs, écrire, chanter, danser, même cuisiner! L’emprise est difficle, les reflexions aussi, mais depuis que je suis « épanouie », je crois que les gens ne peuvent plus me définir par cela! ensuite les mots ne me font pas peur  » ronde, grosse, pulpeuse », et bien oui! tout comme je suis rousse! je vous embrasse 🙂

  7. maïa

    Tu es talentueuse et belle! (entre autres choses évidemment) 😉
    Merci d’avoir partagé ces souvenirs, avec autant de justesse et d’émotion.
    Cela fait écho à beaucoup de choses en moi, pour diverses raisons.

    Bonne continuation 🙂

  8. Charles

    Tu m’as beaucoup touché et même très ému. Je ne m’étais jamais rendu compte à quel point ça avait été un traumatisme pour toi.

    Je sais qu’on s’est pas parlé depuis longtemps mais je te suis de loin avec toujours autant de bienveillance. J’espère que tout va bien pour toi et que tu es heureuse.

    Charles, le tunisien 😉

    • Tu ne t’en ai sans doute pas rendu compte, parce que j’ai passé ma vie à continuer à vivre sans revendiquer par mes mensurations particulièrement, je veux me réaliser, cela fait parti de moi, mais ca ne me définit pas 🙂
      Merci pour ton message en tout les cas, ça me fait très plaisir, j’espère que tout va bien pour toi aussi! 🙂

  9. Melina

    Ton texte m’a touché c’est beau et plein d’espoir. Même si je ne fais pas partie des « rondes » , je vis le combat inverse , je me bats pour prendre du poids à cause d’une maladie de la thyroïde depuis plusieurs années. Souvent je suis obligée de reprendre des kilos pour ma santé , mais parfois je voudrais prendre du poids pour m’accepter , je pèse actuellement 43kg pour 1m67, médicalement c’est acceptable mais physiquement , c’est squelettique… C’est vrai que je devrais (et toutes les femmes le devraient ) m’accepter comme je suis , tant que ma santé n’est pas en jeux. Malgré tout , les multiples commentaires en passant par l’ami curieux qui demande « Tu serais pas anorexique ? » Et par la grand mère qui insiste « Reprends du ragoût !, pour la 3 ème fois, finissent souvent par me dévalorisée… En tout cas merci pour ce bel article et félicitations pour t’être accepté comme tu es.

    • J’ai bien conscience que la pression peut être aussi flagrante lorsque l’on est très mince, les gens pensent toujours avoir leur mot à dire. On ne m’a jamais vraiment incité à me resservir pour le coup, mais quoi qu’il en soit, les regards, inquiets et intrusifs, sont difficile quand il s’agit de notre apparence. C’est usant de devoir se justifier sur l’apparence que l’on a. Je ne peux que t’inciter à les ignorer, bien que je reconnaisse que ce soit compliqué. Je suppose qu’à force les gens  » savent » pourquoi tu es très mince, et j’espère qu’à l’avenir ils n’insisteront plus!
      Bon courage!

  10. Mirabelle

    J’ai lu et.. bien sûr. . j’aime.. tellement ça !!
    Avoir une mère qui a Toujours fait très très attention à sa ligne (pour ne pas ressembler à la sienne qui était obèse), une soeur cadette d’un an, qui elle, était (trop) maigre alors qu’elle dévorait. .
    Arrivée à l’âge adulte, se mettre au régime draconien avant d’aller chez mes parents, pour éviter les réflexions à la gare (avant même de dire bonjour) : Mon Dieu, mais tu as Encore grossi..et après, subir le regard posé sur mon fils sur le quai de gare, qui lui aussi était « hors norme » trop grand, trop gros, trop métis. .
    Bref.. Maman avait raison.. je ne me suis pas mariée, pourtant j’ai eu de très beaux hommes et de très belles histoires dans ma vie !
    Le monde et notre société ne sont pas tendres avec les femmes fortes.. Toi, tu es voluptueuse Rachel et ton corps est le reflet de ce que tu es.. Généreux.
    Le mien.. je le (sup) porte..

    • Ma belle mirabelle ! Tu portes dans tout tes mots, en permanence, la tendresse,et ton passé ne doit pas être ton fardeau. Le plus dur sans doute est de ne pas détester les gens qui nous ont fait du mal et de les plaindre plutôt. Tu as eu de très beaux hommes car tu es une très belle personne, et je suis souvent surprise des hommes qui m’ont approché car ils m’ont toujours semblé beau et intelligent, avec beaucoup d’humanité. On les mérite pour ça !
      Je te trouve belle et très lumineuse.

  11. Ah, l’histoire de ma vie… Moi ça vient du père et de la grand-mère… Mon père toujours en stress sur son poids, ma grand mère qui me répète depuis mon plus jeune âge que j’ai un gros cul comme elle… Au final on récupère leurs insécurités à eux et c’est à nous de s’en dépêtrer… J’ai jamais été assez bien pour ma famille, après quelques années d’anorexie, de thérapie, me voilà maintenant à l’autre bout du monde enfin heureuse loin de leur présence toxique.
    Aller dans les magasins acheter des fringues me déprime systématiquement parce que rien ne me va, j’ai l’impression d’être difforme, avec ce cul qui ne rentre dans rien… Alors que finalement, c’est eux, le problème, à imaginer qu’on est toutes des brindilles plus ou moins larges et à faire des fringues en conséquences… Je ne monte plus sur une balance depuis bien longtemps, ces chiffres ne signifient plus rien pour moi. J’ai été leur esclave pendant trop longtemps. De toute façon les 55kg quand je les ai atteints j’étais malade et squelettique, alors…
    Personnellement je trouve mon salut dans le sport. Celui-là même qu’en tant que gamine on te dit que c’est pas pour toi, parce que le sport c’est un truc de mec. Voilà, je fais du roller derby de façon intense, un peu de crossfit aussi, et j’aime enfin ce corps. Mon corps « épais » (Ah, cet arguement des « gros os » et du « t’es pas grosse, juste un peu enrobée et bien charpentée »…) est devenu mon allié. Il est mon outil, je me sens forte et puissante grâce à lui. Et même parfois belle. Je me suis réconciliée avec lui et je le chéris. Et mon chéri m’aime comme je suis aussi.

    Merci pour ce bel article, sur lequel je suis tombée par hasard via une amie. Ca rassure, et donne espoir. Merci.

    • Bonjour mademoiselle ! Je connais mal le plaisir du sport mais je comprends tout à fait que ce soit une échappatoire ! C’est bien de comprendre que les gens sont toxiques et qu’il faut les éviter, ce n’est pas facile quand il s’agit de la famille, on culpabilise beaucoup, on voudrait les changer mais en fait le plus important c’est d’être heureux !
      Bravo en tout cas pour tes choix !

  12. fred R

    Personnellement je voulais te remercier car grâce à toi et aux 2 shootings qu’on a fait, et bien j’ai eu un autre regard sur moi.
    Je me reconnais dans ce que tu écris et aujourd’hui tout ça c’est du passé mais de temps en temps c’est bien se rappeller d’où l’on vient.
    On se connait à peine, le temps de 2 shootings, mais je trouve que t’es une fille cool, classe, avec beaucoup de charme.
    J’espère te revoir sur un shoot un jour 😉

    • Merci beaucoup Frederic! je me rappelle bien de ces deux shootings et c’était un vrai plaisir de sentir qu’il t’avait apporté de la confiance en toi! merci pour ta confiance et pour ces compliments, tu es un chouette type! 🙂 :*

  13. J’ai buggé.
    J’ai regardé les photos de toi petite et j’ai buggé.

    J’ai eu un moment de « mais. Mais. MAIS… qui a piqué mes photos ^^ »

    Lau’, une autre rondouillarde à cheveux blonds bouclés « qui a un joli visage mais… »

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