Témoignage: Longtemps j’ai eu peur d’aller chez le médecin.

Quel mois de Janvier!

Je ne sais pas vous, mais franchement ce mois de Janvier m’en a fait voir de toutes les couleurs!

Je ne vais pas me la jouer dramaqueen, ni miss météo, car vous avez du sentir comme moi les -3 degrés quotidiens et on en a fini je crois, mais entre le déménagement, ma luxation du genou et tout ce que ça entraîne: immobilisation, radio, médecin, chirurgien, le tout en béquille-Uber-métro, et bien sur à l’opposé de chez moi car mon médecin traitant est dans le Véme arrondissement, et ça n’a jamais été pratique ( avant j’habitais Clichy, maintenant Aubervilliers), je suis fatiguée.

Ma médecin traitant  #doctoresse? est géniale, et elle vaut bien que je me bouge les fesses pour la voir car je ne sais pas vous, mais j’en ai eu marre des médecins plein d’à priori sur les grosses.


Ma pire expérience avec un médecin aux à priori sur les grosses ( pour ne pas dire grossophobe )


 

Il y a de ça maintenant 5 ans, j’étais allée voir un médecin à cotés de chez moi, pour ce que je croyais être une simple mycose (instant glamour), plusieurs jours plus tard, mon état s’était aggravé sans que je ne comprenne pourquoi, et je prenais le train pour un voyage professionnel le lendemain pour l’Allemagne, j’y suis retournée, très stressée, car j’allais voyager et aller de réunion en réunion pro en Anglais chez des Allemands et que je voulais être au top ( et tmtc comme on peut être mal à l’aise avec ce genre de maladie)

Le médecin m’ausculte et me dit  « Non mais si vous êtes irritée c’est parce que vous êtes un peu grassouillette et que ça frotte, ca va passer » et me refile ovule, crème et compagnie.

4 jours plus tard, des nuits blanches, des douleurs incommensurable, je ne me sens « bien » que « sous l’eau » mais je peux pas passer mon voyage de boulot sous la douche de l’Hotel même si la chambre est très sympa, 2 tgvs, des heures de voiture entre Cologne et Francfort plus tard, je rentre tard, enfin à Paris  en pleurant et je file le lendemain aux urgences gynécologique de l’Hopital Beaujon à Clichy.

J’attends 6h assise dans une salle quasi vide, mais « Les femmes enceintes sont prioritaires » donc à chaque fois qu’une entre, elle passe devant moi, et j’ai beau dire que j’ai vraiment un problème, tout le monde s’en fout, je pleure de nouveaux, puis j’ai un interne qui me fait entrer dans une salle, m’interroge, me demande la date de mes dernières règles  » Il y a 2 mois mais pendant 2 semaines » il me rit au nez  » Ce n’est pas possible voyons! » interloquée, je demande à voir un « vrai » médecin (Comment un interne en gynécologie peut-il ne pas savoir qu’une femme peut avoir des cycles irréguliers?)

Alors que j’ai les pieds dans les machins en métal, il entre et me demande de me rhabiller car une « femme enceinte doit être auscultée et elles sont prioritaire ». Je pleure de nouveau.

Je décide de me casser de cet hosto de merde, puis j’appelle Céline, ma médecin, qui après mes explications détaillée (que je vais vous épargner) me dit  » Tu fais une crise d’Herpès Génitale, la première est toujours très impressionnante et très douloureuse, il faut absolument que tu dormes, et je te reçois à la maison demain matin, passe dans une pharmacie et demande du Lexomil je t’envoie une ordonnance par mail, tu dois absolument dormir » (NB: elle me recoit un dimanche 11 novembre 2012, double jackpot )

Le lendemain, je me retrouve donc dans le Véme, dans son appartement, la fesse à l’air, elle me pique d’un anti-douleurs qui me fait un effet dinguo en 2 minutes chrono, et m’annonce « une surinfection dû au traitement contre la mycose qui développe le virus de l’Herpès et un arrêt immédiat d’une semaine, Rachel, tu annules tout et tu dors, je ne plaisante pas. » On cherche une pharmacie de garde et je reprends un taxi sur-taxé #jourférié (Uber m’aurait clairement arrangé ce week-end là)

Si je vous raconte ça, ce n’est pas pour me plaindre, mais pour témoigner, dire en quoi ma « grosseur » a fait passer mon médecin du coin, à cotés d’un réél diagnostique.

Je trouve ça dramatique, vraiment, et je lis des histoires comme la mienne, ou pire, notamment pour les femmes en surpoids enceinte, très souvent, d’ailleurs, maintenant que la maternité me traverse l’esprit, je ne sais pas comment avoir confiance aux corps médical et je m’en remettrais encore et toujours à Céline pour les recommandations.

Quand le chirurgien du genou il y a 3 jours m’a demandé pourquoi je venais d’Aubervilliers, chez lui et pourquoi j’étais envoyée par une médecin du Véme, je lui ai répondu « Elle m’a sauvée la vie, je n’ai confiance qu’en elle. »

Cela peut paraître démesuré, mais c’est la vérité. J’ai peur d’aller chez le médecin, je déteste ça, je repousse en permanence et quand elle est absente et que j’ai une urgence, j’ai toujours une hantise qui la plupart du temps se réalise.

J’ai beau venir pour un rhum, ou pour renouveler ma pilule, chaque médecin me demande inlassablement « Combien vous pesez, est-ce que vous avez pensé à perdre du poids et faire un régime? » comme si j’étais bigleuse.

Je réponds inlassablement «  Je ne sais pas précisément combien je pèse, je ne me suis pas pesée depuis 2012, je refuse de rentrer dans la spirale des régimes qui m’ont fait grossir durant mon adolescence, je me fie à mes vêtements, je suis stabilisée depuis des années, et mon bilan sanguin est parfait. » 

A chaque fois, je ressors malgré tout honteuse, comme si j’avais fait quelque chose de mal, comme si je dégoutais le corps médical, alors que mon corps, j’en prends le plus soin possible, je suis plutôt une hyper-active, je mange sainement et j’avais même repris le sport avant mon accident, je milite pour que les femmes s’épanouissent, et leurs comportements déshumanisés avec nos corps gras m’insultent et insultent d’autres femmes. Je pense à des connaissances qui ont déjà perdu beaucoup de poids et pourrait recevoir ce genre de réflexion destructrice.

Aucun des médecins pris au hasard des pages jaunes que j’ai consulté ne m’a demandé « ma courbe de poids, mon parcours, mon état de santé général, moral, hormonal… »

Je sais que ce post ne va pas changer le monde, mais témoigner est devenu quelque chose d’important pour moi.

La plupart de mes amis et fréquentations sont minces et n’ont pas idée de ce que l’on peut vivre quand on est pas dans les clous de la beauté standard, et là je ne parle pas de trouver un jean à sa taille chez Zara, je parle de l’appréhension de consulter un simple généraliste, et les problèmes grave que cela peut entrainer si on ne détecte pas une maladie, car on repousse l’échéance. On souhaiterait que notre gras ne soit pas une énième fois au centre de la discussion quand on est là pour une sinusite ou une grippe.

J’ai lu le témoignage de filles qui appellent systématiquement SOS médecin car pris par le temps ils n’en ont pas pour vous juger.

Je ne sais pas comment terminer ce post, je ne pensais pas aborder ce sujet mais il m’est venu naturellement et j’ai laissé les mots couler.

N’hésitez pas à témoigner à votre tour et à partager cet article si vous pensez qu’il pourra instruire votre entourage. <3

Je vous souhaite de trouver des professionnels de santé en qui vous aurez confiance!

 

PS: Hier, nous avons testé la lumière naturelle de la maison et je vous ai donc réalisé une petite série de photo un peu cocooning. J’imagine que le texte et les photos vont vous paraître paradoxale, et pourtant, je suis à la fois cette fille qui a peur des médecins et qui posent en culotte la fenêtre ouverte dans son salon.

 

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Je porte : Un gilet et une culotte (old) H&M, des chaussettes rouge Monoprix, et un soutiens Gorge Playtex

Autours de moi: Canapé Jaune d’amour : Maison du Monde – Bol et plateau avec des bananes: H&M Home – Téléphone: Samsung Galaxy S7 edge fraichement reçu – Série sur Netflix: Au Fil des Jours ( dont je vous parle bientôt!)  Rouge à Lèvre: Melted Matte de chez Too Faced