A l’attention des amnésiques du respect du droit d’auteur,

Cher tous, toutes, qui que vous soyez,

Face à la recrudescence des fraudes numériques, je me permets par la présente de vous rédiger un rappel de loi, concernant le droit fondamental du créatif utilisateur d’appareil photographique avec plus ou moins beaucoup de pixels, dénommé ci-après “Photographe”, et concernant : Le droit d’auteur et le respect de son intégrité. (tadaaaa!)

« Pour l’« Image », l’atteinte à l’intégrité peut être :

 

  • Faire disparaître un personnage,
  • Enlever un morceau,
  • Faire des retouches,
  • Passer du noir et blanc ou à l’inverse coloriser,
  • Reproduction de mauvaise qualité,
  • Tout ajout est interdit (par exemple – l’ajout d’un logo),
  • Détournement d’une photo à caractère artistique pour une campagne électorale.

Le « droit au nom » ou « droit de paternité » permet à l’auteur d’être identifié et de proclamer la filiation de son oeuvre. Il faudra mentionner son nom ou son pseudonyme quels qu’en soient le support et le mode de publication.  » => SOURCES

En d’autres termes, à moins d’un alzheimer qui pour la plupart d’entre vous serait on ne peut plus “précoce”, lorsque vous êtes face à un photographe qui a le talent de réaliser une image, que ce soit à titre gratuit ou l’oeuvre d’une commande, lorsque vous la trouvez suffisamment à votre goût pour avoir envie de la diffuser sur vos réseaux sociaux, parfois – soyons fou- votre site internet, un article vous présentant, vous permettant un potentiel déclic amoureux avec un canon de votre Facebook, le décrochage de CDI sur un joli CV bien agencé,  et en général au minimum, une ribambelle de compliments en commentaires qui vous caresseront l’égo… S’il a fait l’image, vous l’avez vu, s’il vous l’a envoyé, vous connaissez son nom, et sans doute même qu’il aura l’idée folle de vous le rappeler ou d’apposer son copyright sur l’image. Vous serez bien aimable de le citer, oui, PARTOUT, à moins d’avoir terriblement envie d’être hors la loi.

Rappelez-vous, il était bien présent, puisque c’est lui qui a appuyé sur le bouton, entres autres mise en place de votre corps sous les sunlights fictifs de ses flashs, ou de la recherche de la lumière naturelle la plus jolie, il vous aura sans doute même indiqué une position plus flatteuse, s’est emmerdé à développer numériquement le machin en .raw avec votre figure dessus, vous a éventuellement dispensé du petit bouton, du petit pli, voir délesté de quelques cm de tour de taille via certains outils comme Photoshop, mis le tout en .JPEG pour que vous puissiez le lire, et le poster, bref il a fait son job quoi.

Et non, ce n’est parce que vous êtes sur l’image, que vous avez le droit de le passer à la moulinette Instagram, de cropper honteusement l’image pour enlever la moitié de votre corps, le tout salement, détériorant l’image et faisant fi de ses droits. Votre droit à l’image n’a rien à voir avec cela.

D’ailleurs, petite parenthèse, les Tutos de tata Rachel épisode 1, pour ne pas cropper salement une image en photo de profil notamment, sur Facebook:

ignorerrognage

 

Incroyable mais vrai, vous avez pourtant appris au cours de votre classe élémentaire, que lorsque Voltaire disait quelque chose que vous souhaitiez replacer dans une de vos copies, il fallait mettre des guillemets et le citer derrière. Lorsque vous écoutez un titre, vous vous rappelez le nom du groupe et balancez un “Ouahhh le dernier clip de Radiohead, il défonce sa mère »- pardon maman- et oui, figurez vous que le Photographe est aussi à ranger dans la catégorie des auteurs. Même si tonton fait des photos, vous devriez écrire que c’est tonton qui a fait une jolie photo de vous à la plage, d’ailleurs par affect sans doute vous ne l’oubliez pas, lui, hein?

Ce n’est pas un service, ce n’est pas une fleur, ce n’est pas un honneur que de citer un auteur, c’est une obligation légale, et ça devrait tomber sous le sens, c’est faire justice aux qualités de quelqu’un. ( Qui plus est quelqu’un qui a mis à l’honneur vos propres qualités.)

Le fait d’avoir le droit d’utiliser une image par un accord la plupart tacite, la vôtre d’image, celle d’un poney unijambiste, d’un paysage sous la pluie, ou quoi que ce soit, est encadré par un autre droit, qui lui s’appelle le droit “patrimonial”

« Le Droit Patrimonial s’achète et se vend, c’est l’objet du contrat, cessible et indépendant de la propriété matérielle de l’œuvre. L’auteur cède ses droits à un tiers et demande une indemnisation. Il s’agit d’une transaction soumise à des règles de contractualisation très strictes (art. L.122-1 du CPI). Le droit patrimonial est associé dans la pratique courante à la notion de « droits d’exploitation ».

Les droits d’exploitation : deux principes à retenir, le droit de reproduction et le droit de représentation. Le consentement écrit de l’auteur devra être obtenu pour chaque procédé de reproduction et chaque mode de représentation. » => Sources

Concrètement?

Ce n’est pas parce que j’ai dit “Oui bien sûr, mets cette photo en profil, aucun souci! bisous! “ que je vous ai cédé l’ensemble de mes droits. ET NON.  Si vous avez envie de l’utiliser dans un autre cadre (un article, une promotion, une pochette d’album, un 4 par 3 dans le métro, un tee-shirt, un mug, peu importe.) vous DEVEZ me demander l’autorisation, je peux m’y opposer, et il peut y avoir un nouveau contrat avec rémunération à la clef si je l’estime nécessaire. Cela ne signifie pas que je vais automatiquement vous demander de l’argent, mais que c’est normal que je contrôle l’exploitation de mes images.

Sur ces petits rappels de loi que je vous espère clair, “limpide comme de l’eau de roche” (Auteur inconnu), je vous souhaite des tonnes de shootings rafraîchissants, de moment capturés de-ci, de-là, par des cousins-cousines-potes-pro-ou-pas-pro, que vous me ferez le plaisir de citer, respecter et aimer!

Cordialement, bisou

Rachel SADDEDINE